mardi 3 décembre 2024

Les mots que tu as laissés, à Mahmoud Derouich








 Quand un jour, poète, ton corps tel un amas de poussière,

Quand loin de ta lumière, rien n’aura changé

Que la haine çà et là sévissant encore

Chaque parcelle de toi se soulèvera

En mots dits, ces mots tant répandus

Des mots tendus à qui sait bien prendre

Et qu’auras-tu dit homme ?

Que la terre est un présent à tous

Que l’homme ne peut se nourrir de mépris ?

Qu’auras-tu gravé sur les parois du temps,

Dans la tête petite et éveillée de l’enfant,

Pour lui donner une image d’un monde décent ?

Qu’auras-tu dit ?

Ô brave gens, retenez bien

Que c’est en se serrant la main

Qu’ en se serrant les coudes qu’on s’aime à la fin

Qu’on se partage et que personne n’aura faim !

Qu’auras-tu dit pour barrer à la mort le chemin,

Qu’elle ne pleuve sur des terres faibles ou endormies !

Car à ce moment là, tes mots reviendront

traverseront les esprits comme des soldats

Puis te feront face en témoins du temps

D’un homme mort, toi poète,

Mort au combat pour la paix et la vérité.

Fialyne Hafida Olivès

Texte écrit le 11/08/2008