jeudi 5 avril 2018

El Mutanabi

Un poète d'une puissance inimaginable. Il est unique en son genre :


« Si un homme me dénigre c’est le meilleur témoignage de ma perfection.  Ainsi j’étais même parmi les miens et même dans ma patrie. L’homme supérieur, où qu’il soit, est, partout, solitaire.  Ils s’épuisent, ces petits poètes, à vouloir se hisser jusqu’à moi. Comme des singes qui veulent imiter l’homme mais à qui manquent la parole. »

El moutanabi.
La solitude d’un homme / al-Mutanabbi. Choix, traduction de l’arabe et présentation par Jean-Jacques Schmidt. La Différence (Orphée), 1994.

"Je suis le meilleur et je vous méprise : on ne pourra jamais accuser Mutanabbi (915-965, Irak) d’être modeste."


https://projetorphee.wordpress.com/2014/01/13/la-solitude-dun-homme-al-mutanabbi/

 Les vents soufflent là où les navires s'y attendent le moins.

Pour les enfants perdus dans le monde


Voici un autre vent soufflant dans ce tournant
Invitant mon destin à son dernier sillage
Se replient mes usages dans la main du temps
Et la nuit me berce jusqu’au dernier voyage.
Viendront d’autres jolis matins entre les branches
Quand vient ma fin, l’arbre et l’eau demeurent la vie
Vois l’ultime goutte de la mienne qui s’en réjouit
Roule sur la feuille que je suis avant de tomber
Luisante Sous l’œil rond du soleil et ses reflets.
 Certains diront c’était une poussière du néant
Bien d’autres en riront d’un rire fou éclatant.
Dans ma robe chancelante dans ses lambeaux
Seul toi me verras un louis d’or sur le tombeau,
Me verras reine sereine au fil de mes mots.
 Vois ce que Je lègue dans le fond de ma valise,
Un tendre regard dans le cœur de chacun se hisse
Un amour universel pour nourrir la ronde
Et en couvrir les enfants perdus dans le monde
Hafida Olivès