vendredi 8 décembre 2023

On ne cueille pas les étoiles

 Le ciel où resplendit cette étoile

Soudainement s’est embrumé
Sur elle a étendu son voile
Couvrant de nuages toutes ses clartés.

Il paraît, quelques yeux par cette terre
Un peu trop la regardent,
Éblouis par l’or de sa poussière
À sa traîne, se hasardent.

Ils veulent prendre de ses lueurs,
De sa brillance et sa richesse,
Ses reflets et ses couleurs
Même la poésie et sa noblesse.

Mais on ne cueille pas les étoiles
Comme au jardin on cueille les fleurs.
Allons, laissez au ciel sa toile
Que le silence garde son humeur !

On ne cueille pas les étoiles
Allons laissez-les donc filer.

Hafida Olivès

Ou Fialyne Hafida Olivès

 Publié initialement sur Atramenta Le 6 décembre 2014 à 22h34

Les mots qui tiennent par la main

 Ô combien la douleur rassemble,

Combien la solitude unit,
Les plus farouches en amis,
Tisse des liens,
Lie l’homme à son chien,
L’homme à son chat !

Ainsi le verbe aimer naît,
Sentiment, peut-être, vrai
Plus fort qu’on ne croit
Qui ne ment pas
Telle une promesse au cœur,
Met tout son être
En gage, tout donner
Entier se livrer,
comblant un cœur déserté
Qui, l’absence pleurant
Coule sur les joues de l’autre.
L’autre qu’on gagne de partage
Qu’on enchaîne d’attaches,
L’autre, qui enlace l’âme sans frôler,
L’autre au sourire de patience
Qui devient l’essence,
Pose la lumière sur un cœur
Qui se croyait mourir
Se relève de ses reflets
Qui viennent à le guérir !

Ainsi rayonne la vie,
Ainsi naissent les étoiles
Ravivant des tristes cieux
Et l’on est ravi.
Ainsi rayonne la vie,

Et s’ensuivent les mots
Sur les nuages s’étendent
Heureux d’être si beaux,
Se confondent si bien
Qu’ils s’en perlent saphirs,
Pour se voir jaillir
Du plus profond des cœurs,
Peignant les hivers en couleur.
On les appelle confiance,
Au rythme de l’espoir
Plus doux que la soie,
Des mots, juste pour toi ou moi.
Il faut croire pourtant,
Qu’il ne faut pas grand-chose
Pour que les mots s’effritent,
Les mots s’effacent
Qu’il ne faut pas grand-chose
Pour qu’un cœur se brise.
Quand la confiance se perd,
Plus rien ne sert
Tout s’effondre et tombe
Il suffit pourtant d’un rien
Pour tout refleurir
Qu’un mot qui te tienne par la main.

Hafida Olivès

Ou Fialyne Hafida Olivès

Le 6 décembre 2014 à 22h34

Terre et paix

 Comme une mer qui respire l’oubli emportant dans ses vagues les

tracas, m’enrobe une plénitude de paix.

Là où la nature suit son cours, là où l’astre de lumière descend

chaque soir embrasser sa mer puis emporte ses rayons ailleurs,

laissant des étincelles suspendues sur son voile sombre, là où l’astre

de nuit, fille de toute beauté souvent s’en mêle éclatante de clarté.

L’amertume n’est jamais éternelle. En dessous remontent les

larmes en gouttes d’or.

Un trésor qui surgit du fond de mon corps de pierre qui se brise à

la douceur, l’instant qui change le sort après un tort.

Là où naissent les mots qui pansent, les mots du silence, les mots

sans maux, les mots qui jamais ne blessent. Là où naissent les

poèmes, là où souvent je me surprends enterrant mes drames, là où

sans graines poussent mes fleurs s’étendant sur chaque parcelle d’un

moi calme et serein.

Là, sur cette terre qui rassemble, au-delà de tous les vacarmes, une

terre d’une paisible beauté tapie entre mon corps et mon âme, si près

et si loin.

Fialyne Hafida Olivès

ou

Hafida Olivès

Le 6 décembre 2014 à 22h34 sur

  : http://www.atramenta.net

mardi 30 mai 2023

El Meknassia




 C’est un texte et une adaptation de la poésie maghrébine, écrit par Kaddour El Allami(1742-1840)


Mais où vont donc les valeurs,
Où meurent-elles ?

Quand le ciel unit les êtres d’amitié,
Dans l’absence, l’un devient l’autre,
L’élève si haut et si bien,
Ne permettant son rejet des groupes ;
Preuve d’amitié étant telle,
Qu’elle ne laisse place aux doutes
Se soulevant contre qui ose le rabaisser !

Mon cœur ne se chagrinerait pas
Si on ne se jubilait pas de ma défaite !
Aurais-je le courage de m’en aller
Ô mon Dieu, sans me sentir tristement peiné ?
Exilé de mon pays, pourrais-je encore
Le fouler avec les hommes ?

C’est à Haouz Bouteiba que j’ai connu la richesse,
Là où les êtres à l’âme pure avaient de la noblesse
Là où en confiance, j’ai tout donné,
Mais à ce désistement, j’ai des regrets
Et mon cœur en est si affligé.

Me voici loin de mes proches,
De mes amis, des miens,
Des êtres les plus chers, sans rien
Le cœur meurtri, démuni
Sans biens et sans amis.

Serait-il serein celui qui a fait de moi la risée ?
Trouverait-il la paix dans l’inconscience
Celui qui m’a voué à l’égarement et à l’errance ?

Refrain :
Honte à vous, ô Maîtres de Meknès !
Vous croyant hommes vertueux,
Ma demeure était sous votre protection.
Ma confiance aux hommes,
Voilà la raison de ma ruine.


Loin des miens, j’ai encaissé les coups
Que mes plaintes infinies prirent l’ordre du fou
Je sais pourtant, je sais, Ô êtres de mon sang,
Que rien ne m’apaisera pourtant
D’être séparé de mes frères et
De par ma mère, mon père, ma nation où je suis né.
Et la joie que je simulais n’était que tristesse dissimulée.
Ma bouche riait alors que les abysses me gagnaient.

De prudence avec mes ennemis,
J’enfouissais mes malheurs sous terre
Tel un nageur dans la mer,
Je lâchais prise pour affronter les abrutis.
C’est ainsi que j’ai enduré les aléas de la vie.
Mes forces flanchèrent. Mon silence grandit,
Je devins muet.

Je ne pouvais me pardonner.
Me battre, dans ce monde, tant
J’étais l’éphémère que le malheur rongeait
Ainsi qui m’aime, me met parmi les êtres bien-nés,
Et qui me hait, se réjouit avec les méprisants.

Voici cette histoire telle un poème
Que l’on raconte aux bohèmes
Composé sur un parchemin,
J’use de l’écriture d’une main
Étrangère, et sans harmonie
Comme une belle citadine de Fès
Qui enlace un vulgaire Gnaoui.

Refrain :
Honte à vous, ô Maîtres de Meknès !
Vous croyant hommes vertueux,
Ma demeure était sous votre protection.
Ma confiance aux hommes,
Voilà la raison de ma ruine.

Combien furent-ils à souhaiter ce départ,
A se réjouir de ma présence sans rempart ;
Combien furent-ils à feindre la bienveillance,
La compassion à mon sort,
Les pleurs sur mes épreuves.

Combien furent-ils à me conseiller,
A embellir la perte de mon foyer ;
Combien furent-ils à me railler, à m’accabler
Le jour où je quittai mes amis, mon nid
Pour aussitôt me retrouver sans logis ?

Que d’amis m’entouraient courtisant mes biens !
Nuit et jour, chez moi, ils peuplaient mes liens
En ce temps, que de gens relations et amis
Où je tenais toujours ma table bien garnie !

Ils ne songeaient qu’à la trahison
Et qu’aux profits tels des poissons
Lesquels, la tête hors de l’eau,
Chassaient les hameçons sous les rôts.

Cette blessure m’a révélé la conduite des hommes ;
Quand je fus sans toit, ni argent, ni habit
Quand en rencontrant un ami,
Il se contentait d’un signe au-dessus de l’épaule
Comme s’il ne m’avait jamais adressé la parole !

Refrain :
Honte à vous, ô maîtres de Meknès !
Vous croyant hommes vertueux,
Ma demeure était sous votre protection.
Ma confiance aux hommes,
Voilà la raison de ma ruine.

Leurs propos blessent, leurs regards brûlent,
Leurs gestes sont porteurs de malédiction ;
Malheur à celui qui s’absente !
Ils ne cessent de le calomnier ;
Sans prendre de poignards,
Au fil de l’éclair, dépècent sa chair.
Comme des loups, ils hurlent nuit et jour.
Leurs démons opèrent spontanément sans cérémonie.

Cette blessure m’a révélé la conduite des hommes ;
Malheur à celui dont la poche s’est vidé !
Mais mieux vaut s’accompagner d’un sou en cuivre
Que de chercher la présence de certaines gens.

Refrain :
Honte à vous, ô Maîtres de Meknès !
Vous croyant hommes vertueux,
Ma demeure était sous votre protection.
Ma confiance aux hommes,
Voilà la raison de ma ruine.

Où sont mes compagnons,
Mes innombrables camarades ?
Où sont mes intimes ?
Où sont mes amis ?

Je n’ai vu aucun d’eux à l’heure des peines.
Ils se voilent la face,
Ils se cachent délibérément
Sans égard pour mes bienfaits,
Sans se souvenir de mes bontés,
Comme si j’étais un piètre étranger ;
Les uns ne m’ont plus jamais parlé,
Les autres ne cessaient de me toiser ;
C’est ainsi que des hommes vils
Me rappelaient ma situation.

Comment oublier mes épreuves
Dans les ruelles de Meknès ?
Isolé, mes nuits et mes ennuis
Passés dans des caves de minotiers ?
Dans les marchés sordides,
Les échoppes finirent par me rejeter
Ainsi que les chambres, les auberges
Et même les nattes.

Que de nuits j’ai veillé le sommeil de mes amis !
Et me voilà assis à la porte des tailleurs !
Ma vue rehausse à leurs réunions,
Qu’ils prolongent en m’accablant
De reproches et de vilénies.
Mieux vaut dormir sans dîner
Que de partager un repas contrariant.
Plutôt la misère et l’exil
Que l’amitié des malveillants.

Refrain :
Honte à vous, ô Maîtres de Meknès !
Vous croyant hommes vertueux,
Ma demeure était sous votre protection.
Ma confiance aux hommes,
Voilà la raison de ma ruine.

Où sont mes amis que je croyais respectables,
Me protéger tels des capables
Si je devais alors les solliciter ?
Ils se mirent à me dénier,
A m’insulter avec des paroles
Plus douloureuses que des piqûres d’aiguilles.

J’ai enseveli mon malheur
Dans la mélancolie de mon cœur,
Je me suis soumis aux lois du Destin.
Ma liberté, ma dignité, mon honneur
Ne se trouvent que sous mon toit.

Dieu soit Miséricordieux aux maîtres glorieux,
Aux patriarches qui ont transmis
Tous les enseignements de l’au-delà.
Les moments difficiles révèlent
La nature de l’homme ici bas.

L’ami d’hier peut devenir un ennemi certain.
Qui sait écouter ces hommes illustres,
Son malheur s’effacera
Et ses colères s’éteindront.
Il en tirera un bien,
Des mois et des années durant…

Malheur à qui construit sa muraille sans fondation !
Malheur à qui se mêle au combat sans épée !
Malheur à qui prend la mer sans capitaine !
Malheur à qui escalade les cimes sans cordée !

Refrain :
Honte à vous, ô Maîtres de Meknès !
Vous croyant hommes vertueux,
Ma demeure était sous votre protection.
Ma confiance aux hommes,
Voilà la raison de ma ruine.

Me voilà déçu par mes amis,
Que d’envieux ont aimé mon malheur !
Merci à Dieu d’avoir su ma part de bien.
Lui, Le Généreux a changé ma peine.
Il m’a donné dans cette vie,
Récompense et gratification,
A mes ennemis, a infligé
Jugement et châtiment.

Seras-tu en paix, toi que l’épée d’Azrail (Gabriel) attend
Le tombeau et le Royaume,
Le Jour du Jugement Dernier ?
Peux-tu t’élever, toi qui vis dans la médiocrité ?
Toi dont l’âme te murmure que tu es le meilleur ?
A la moindre atteinte, tu t’effondres
Ô fils d’Adam, si riche sois-tu,
Tu seras porté dans un cercueil.

En ce monde, tu as été créé de terre ;
Tu finiras dans la tombe, homme injuste !
Regarde ce que recouvrent tes habits,
Toi qui es plein d’impuretés.
Ah, si le vêtement ne dissimulait pas tes erreurs !


Ainsi l’auteur Kadour El Alami,
Sage et bon vous dit :
Vous, Hommes avisés, craignez Dieu,
Sinon vous le regretterez’.
J’ai obéi docilement aux enseignements
Écouté les maîtres et les cheikhs.
Seul, Le Seigneur, Le Tout Puissant
Connaît le fond des cœurs.
Je suis sage et instruit
Grâce aux savants sagaces
Je suis considéré, cultivé
J’ai appris de mon éminent maître.
Ainsi suivant les prescriptions divines
J’ai vécu dans la sérénité.
J’ai loué et remercié mon Dieu,
Dispensateur de toutes les grâces.

Texte adapté par Fialyne Hafida Olivès

Ou

 Hafida Olivès 



https://youtu.be/tWrxCJWCYf8

https://www.atramenta.net/lire/des-chansons-mythes-du-monde-mises-en-poemes/60189

Chapitre 2.


Meditations sur l'exil dans le texte Je fais comme fait le nageur dans la mer de Sadek Aissat et son rapport avec le poeme El Meknassia.



Citation metadata

Date: Annual 2021
Publisher: Universidad Complutense de Madrid
Document Type: Article





Length: 5,644 words
Au contour d'une pensée



Au contour d’une pensée de 01 à 10
 1–Un ami ou une amie véritable s’inquiète de la pâleur de ton visage et les autres se contentent de te voir marcher.


 2– La différence entre un ami (e) et un ennemi (e) est que l’ennemi (e) corps et âme te nie, l’ami (e) à son âme te lie.


. 3– Va vers les autres, la vérité est dans la place qu’ils te donnent là où ils se croient être maîtres. 

4– Un chien vous mord deux fois plus après un bon dressage, tout dépend de sa charge en haine.

 5– Ils vous endoctrinent par la religion, par la drogue ou par le plaisir, l’essentiel est que vous restiez petits et maniables.

 6– La meilleure promesse que l’on puisse faire sans faillir est de dire inchallah, les êtres humains étant très changeants dépendent de ce qu’ils ne contrôlent pas. 

7– Il n’y a plus d’honnêteté propre depuis qu’on a libéré les cerveaux sur le net, certains volent dans tous les sens du mot.

 8– La langue la plus vivante est celle qui a un peuple qui ne meurt pas. 

jeudi 5 avril 2018

El Mutanabi

Un poète d'une puissance inimaginable. Il est unique en son genre :


« Si un homme me dénigre c’est le meilleur témoignage de ma perfection.  Ainsi j’étais même parmi les miens et même dans ma patrie. L’homme supérieur, où qu’il soit, est, partout, solitaire.  Ils s’épuisent, ces petits poètes, à vouloir se hisser jusqu’à moi. Comme des singes qui veulent imiter l’homme mais à qui manquent la parole. »

El moutanabi.
La solitude d’un homme / al-Mutanabbi. Choix, traduction de l’arabe et présentation par Jean-Jacques Schmidt. La Différence (Orphée), 1994.

"Je suis le meilleur et je vous méprise : on ne pourra jamais accuser Mutanabbi (915-965, Irak) d’être modeste."


https://projetorphee.wordpress.com/2014/01/13/la-solitude-dun-homme-al-mutanabbi/

 Les vents soufflent là où les navires s'y attendent le moins.

Pour les enfants perdus dans le monde


Voici un autre vent soufflant dans ce tournant
Invitant mon destin à son dernier sillage
Se replient mes usages dans la main du temps
Et la nuit me berce jusqu’au dernier voyage.
Viendront d’autres jolis matins entre les branches
Quand vient ma fin, l’arbre et l’eau demeurent la vie
Vois l’ultime goutte de la mienne qui s’en réjouit
Roule sur la feuille que je suis avant de tomber
Luisante Sous l’œil rond du soleil et ses reflets.
 Certains diront c’était une poussière du néant
Bien d’autres en riront d’un rire fou éclatant.
Dans ma robe chancelante dans ses lambeaux
Seul toi me verras un louis d’or sur le tombeau,
Me verras reine sereine au fil de mes mots.
 Vois ce que Je lègue dans le fond de ma valise,
Un tendre regard dans le cœur de chacun se hisse
Un amour universel pour nourrir la ronde
Et en couvrir les enfants perdus dans le monde
Hafida Olivès

mercredi 6 février 2013

D'ailleurs

 Seule, étendue sur le divan de l’oubli,

L’esprit gris promenant à son gré son errance
Sous le regard muet de toute indifférence,
Tandis que le temps secret passe en emportant
Dans ses mille bras retors son sort sanglotant.

Ses pleurs nus se jettent à la mer en ruisseau,
Peu importe ; les larmes ne sont que des eaux,
Qu’importe ; quand la colère monte très haut
Elle suivra son cours pour s’évanouir en peine
Sur la même rive vraie, puis s’éteindre vaine.

Elle feuillette les jours au souffle de ses nuits.
Entre ses paupières brille l’unique vœu :
Rechercher ses racines et trouver ses aïeux !
Arroser de source sûre sa graine d’âme,
Pour que repousse alors fort son arbre de vie,
Et reviennent ses rêves fous et ses envies.

Ses yeux pers admirent la lune qui se pare
Étendant sa crinière, fière d’être belle ;
La clarté dans sa douceur anime le ciel
Réveillant les amours éteintes qui étincellent
Dans la nuit du silence, telles des perles rares.

Ainsi se pâme l’étoile de nuit rassurante
Quand, pleine et mûre elle affirme son existence ;
Lointaine, elle pleure de ne vivre qu’à demi
Puisque son moi est amputé d’une partie
Perdue ailleurs dans le brouillard dru de l’absence.

Elle voudrait offrir à ses yeux lourds le sommeil,
S’habiller vertement du feuillage de l’ancêtre,
Recousant ses tiges des deux demis puis être ;
Soigner sa blessure vive et enfin en guérir,
Vivre enfin son moi plein avant que de mourir.

Hafida Olivès (Écrit en 2008)

Publié Le 6 décembre 2014 à 22h34 sur Atramenta

Le thé et le café








En hommage à la poésie populaire maghrébine,

voici un poème inspiré d’une vieille chanson
algérienne écrite par le poète
El Madani Torkmani (1815-1885)


Le thé et le café se querellent la première place

Las, s'en vont se plaindre chez un juge sage

Respectable pour sa loyauté qui demande d'exposer:

Qui de nous deux est aimé,  préféré,  meilleur?

Se plaignent amèrement irrités  les deux liqueurs,

Moi, le thé, boisson douce couleur d'or, j'apporte plaisir

Aux distingués, aux riches et nobles de toutes les contrées.

Avec mon arôme enivrant et particulier, je rends la santé

Où l'absinthe, la menthe verte et le gingembre fusionnent;

Siroté par les rois au milieu des prés, et les fleurs d'oranger,

Et par dessus les jasmins à l'ombre des terrasses des palais.

Toi Café, couleur noire tu évoques un morceau de charbon

Tu n'es qu'infusion  pour les propres à rien sans valeur

Châtié par le moulin, grillé sous les feux du brûloir !

Assez, bondit le café horrifié !Moi je suis le compagnon

De ceux qui veillent, hommes et femmes, joyeusement

Dans les mariages, je suis le seul qui soit de mise, convoité.

La nuit et moi avons la couleur de l'ambre, un vrai régal

Pour les yeux, la pensée le bien être du corps et de l'âme.

Vois, comme ton teint est jaunâtre, telle une souffrance

D' une vieille femme rongée par les peines de la maladie.

Moi, j'accompagne aux soirées les  dames, les jeunes filles

Je suis pris dans les maisons, les coins  et les boites jolies;

Je calme les maux de tête, les fatigues de ceux en voyage;

 Lourdeur du crâne, faiblesse et sombre vertige, je soulage.
"
Cessez de vous disputer, s'exclame le juge calme et sage 

Grâce à vous les gens s'invitent et se rencontrent polis 

La réunion est détente, rehaussée, appréciée et embellie.

Dieu à la grandeur suprême, vous a  différemment crées

Et vous a donnés le privilège  d'un bon goût, un bel aspect

Vous êtes tous deux sirotés approuvés de bonne saveur

 La richesse étant diverse, à deux goûts, deux  couleurs." 

Fialyne Hafida Olivès
ou
Hafida Olivès

Ne touche pas à mon pays




Pourquoi murmures-tu la haine dans le cœur des enfants de mon pays, toi qui t'es exilé, toi que  a abandonné ta terre et qu'aux lointains rivages que tu as choisis, tu pleures des flots agrippé aux histoires des Djeddis ?
Djeddis qui d'histoires bernant d'une légende à une autre qu'il était une fois, une pierre, deux pierres, trois pierres  donnèrent  la vie à un enfant, deux enfants, trois enfants.... qu'elles nommèrent Guerre…

Mais viens donc voir mon pays, viens…
 Même s' il n'y a beaucoup de sous, pris par les viles mains des dessous, les hommes partagent tout par bout semant les valeurs de la liberté.
Viens donc, toi qui t'es exilé, viens…
Viens voir les enfants de mon pays, berbères, chaouis, espagnols, turcs tous Imazighens, tous libres, loin d'être enfermés dans une identité, s'ouvrant à leurs pareils, ceux qui veillent la terre de leurs pères, la terre qu'ils sèment et aiment.
Viens donc voir, toi qui t'es exilé
Toi que ta terre a abandonnée.
Toi qui arroses de mépris de tes histoires d'il était une fois djeddi,
Viens voir nos enfants fusionner, se tenir par la main de Tamanrasset à Béjaia, heureux d'être s'aimant et faisant au pays ses véritables enfants, viens, viens donc voir…
Voir notre beau ciel sourire sous un soleil chaleureux, sourire à tous ses Algériens qui n'ont pas de haine, ceux qui branlent le drapeau de l'universalité, dans le cœur, l'amour de l'humanité et dans l'esprit, l'hymne d'une Algérie unie.

Toi qui t'es exilé et qui attends sur ton divan, là-bas aux lointains rivages, que les autres travaillent, creusent, tournent, retournent la terre et sèment pour fleurir le pays, alors si tu ne peux t'investir, toi là-bas assis tranquille, reste là où tu es et ne touche surtout pas à mon pays.
Fialyne Hafida Olivès
ou
Hafida Olivès
Le 27 Juin 2009

 Traduction de Djeddi :
:* Mon grand-père ou mon arrière grand-père.
 

Mon village de Hafida Olivès








Bleu azur, se peint toujours  le ciel de mon tendre village
Reflet  de notre regard, laissant  les traces au passage,
Celle de ma famille enfuie ou présente, de mes ancêtres,
Mes véritables amis  qui m'ont vu naitre, grandir et être.
 *
Ö combien de fois ai-je  foulé  tes rues et tes  quartiers ?
En ton cœur,  la déesse mairie, l'église et la mosquée
 Piliers de la contrée, jouant à la ronde, côte à côte posées
 L'épicier, le café et le boulanger, s'alliant pour partager.
*
Mon village, tes maisons somptueuses créent le bonheur
Mauresques, grandes ou petites répandent les senteurs
De jasmins de jour et de nuit, de roses et de mimosas,
Les fruits et légumes du marché appelant  aux bons plats.
*
Que de melons,  de pastèques  et de raisins juteux en été
Des  blancs, des rouges, des verts, tout pour vous enivrer
Les figues et les dattes ambrées viennent à le couronner
Caressant les papilles des friands, s'empressant  à goûter.
 *
Et  Vendredi, jour sacré de prière, de sortie et de détente
Autour d'un couscous succulent les familles se rencontrent
Légumes cuits en vapeur  ou en sauces piquantes dosées
S'accompagne toujours de petit lait écrémé et bien caillé.
 *
 Que j'aime en toi cette ambiance mon puits de la Négresse !
De tes enfants joyeux,  amis et frères  unis  de ta tendresse,
 Ahmed ou Pierre, l'un ou l'autre caressent avec délicatesse
L'espoir de te maintenir mon village, éternisant ta sagesse.

(Fialyne est un pseudo)
 Hafida Olivès


Ne sème pas l'amer
Vois ce que rime mes vers
Lis mais pas de travers
Les mots de la mère
Fille de cette terre

Sous les jasmins d'Alger

 A l'appel du muezzin, le vieil homme est déjà debout

C'est l'aurore. Sa compagne s'étire, se lève de gestes lents.
J'entends ses pas, puis un ruissellement d’eau coulant.
Pour ses enfants, la vieille dame se dévoue.

Pendant que l’odeur des galettes se répand,
L'arôme du café embaume la maison.
Les oiseaux gazouillent en musique de fond
Et la véranda s’ouvre sur une table dressée qui attend.

Dans une corbeille à côté d'un plateau d'argent
Reposent des jasmins à pétales blancs.
Arrêt sur l’image d’un temps animé.

Dans les belles maisons mauresques de Birkhadem
 Prendre le petit déjeuner d'été ô que j'aime,
Sous la brise d’un matin frais et enchanté.

 
                                                                   Mon pseudo :  Fialyne
Mon nom et prénom : Olivès Hafida                                            

  le 27/02/2007

On l' appelle El Djazaïr





Elle a les yeux couleur des mille et une nuits
 Quand vient la lune vers le jour qui s'enfuit
 De ses cils, étreint la lumière du soleil
 Et peint bleu azur le toit de son vaste ciel, 
Le vert de la mer et ses blanches hirondelles
 Sur le tapis d'argent danse l'ombre des ailes. 
*
Elle ondule sur les eaux des oueds fiers 
S'époumone de l’air pur de ses palmiers 
De ses hêtres, ses pins et ses bons oliviers 
Toutes ses vignes et ses arbres fruitiers ;
 Sa peau mate d’une terre rouge et noire 
Se défend des vils vents des tristes soirs. 

Tel un désert ouvert, elle a l’esprit large 
Où l’endurance sur le sable en mouvance 
Roule en vagues de paix dans le silence 
Les bras accueillants aux hôtes étrangers 
Et les familiers, vivent dans le cœur, serrés 
Ainsi coule vraie l’hospitalité des sages.
*
 Elle a l’entendement sur chaque mot 
Brise d'orient tantôt latin d'occident 
Sans faillir berbère de tous les temps
 Elle émet de riches discours et en flots
 Répand de ses dômes et des murs des patios
 Les jasmins de Mazghena fleurant ses lots.
*
 Fialyne Hafida Olivès
ou
Hafida Olivès

 Mazghenna ou Elbahdja.appelations d'Alger

dimanche 3 février 2013

Relève la tête





Ma fille,  vois comme dans la vie latente
   Meurent à l’infini les jours d’attente…
    Quand, sur toi gisante, tombe la pluie,
   Perdue, effrayée dans ce temps qui fuit,
   Ton esprit erre cherchant un appui…
   Et ton âme triste s’endort dans la nuit.

   Tu rêves fort sous un ciel orné d’or,
   Toujours en vigie, tu guettes ton port,
   Il te protégerait des tempêtes.
   Comme tu espères « l’exhaustion » d’une quête,
   Oui un jour vrai, l’horizon tu verras,
   Lors émérite ta vie  deviendra

   S’écoulent ton temps en  rêves satins,
   Se parfument de roses et de jasmin,
   S’embaument tes heures de solitude.
   Dans un  voyage d’une autre altitude,
   Sur le fil de  l’illusion d’un vouloir
   Se nourriront tes jours…de grand espoir.

   Ma fille, comme étoile du matin,
    Relève la tête, ainsi par tes vœux,
   Ton regard intérieur maintient ton feu.
   Vois comment se redresse demain :
   Sérénité, joie et vie enfin !

Fialyne Hafida Olivès
ou 
Hafida Olivès
Texte écrit en 2008
    
   

La maladie du temps


La maladie du temps



N-a-t-on pas dit qu'il faut prendre l'argent où il se trouve
 Chez les pauvres,  car même s'ils n'en ont pas beaucoup
Ils sont les plus nombreux.


 D'une île  dite belle et bel asile
Des gens se considérant fort habiles
En  ont  fait une grande pièce montée
De pierres précieuses de couleur bleutées
De miel dégoulinant sur les parois
Tous s'en léchèrent en douceur les  doigts.

Le ventre creux, de  guerre et de crise
La faim engendrant la gourmandise
Et chacun de malice tenant et de main bien mise
Devint  gros et gras, dit-on la belle affaire,
Mangeant étrangement le tout jusqu’au ras
Sans penser aux plus pauvres du bas.

Les mieux servis ne pouvaient être que ceux
Qui  se tenant du haut du gâteau, eux,
Se goinfrant avec les leurs et leurs amis,
Ne laissant rien  aucune place à autrui.
Les autres, petits, n’avaient droit qu’aux restes
Si, dociles, répondant au moindre geste.
 

Mais le poids dépassant les normes et  l'âge
Il fallait une radio et l'analyse des sages,
Ces derniers virent une image bizarre,
Non pas une création en tout art
Mais un grand morceau de chair qui gêne,
Coincé dans le ventre pressant les rênes.

La découverte zoomant chaque partie
   Décela sans trop tarder une maladie
   l'horreur de la terre, des durs labeurs
   Et le vice du gain facile et du leurre.
   L'argent dit du bon  blé  sans moisson
   Poussa sur les branches du dur béton

 
   Que dis-je ? La  pire  maladie est l'argent
   Cet amour dont sont épris bien des gens
   Bat en vitesse dans le cœur des coffres-forts
   Se multiplie le jour et la nuit au delà des ports
   Par l'effort des bras usés des pauvres
    Qui ne gagnent que deux sous en dessous..

Fialyne
 Hafida Olivès 
ou 
Hafida Olivès