mercredi 6 février 2013

D'ailleurs

 Seule, étendue sur le divan de l’oubli,

L’esprit gris promenant à son gré son errance
Sous le regard muet de toute indifférence,
Tandis que le temps secret passe en emportant
Dans ses mille bras retors son sort sanglotant.

Ses pleurs nus se jettent à la mer en ruisseau,
Peu importe ; les larmes ne sont que des eaux,
Qu’importe ; quand la colère monte très haut
Elle suivra son cours pour s’évanouir en peine
Sur la même rive vraie, puis s’éteindre vaine.

Elle feuillette les jours au souffle de ses nuits.
Entre ses paupières brille l’unique vœu :
Rechercher ses racines et trouver ses aïeux !
Arroser de source sûre sa graine d’âme,
Pour que repousse alors fort son arbre de vie,
Et reviennent ses rêves fous et ses envies.

Ses yeux pers admirent la lune qui se pare
Étendant sa crinière, fière d’être belle ;
La clarté dans sa douceur anime le ciel
Réveillant les amours éteintes qui étincellent
Dans la nuit du silence, telles des perles rares.

Ainsi se pâme l’étoile de nuit rassurante
Quand, pleine et mûre elle affirme son existence ;
Lointaine, elle pleure de ne vivre qu’à demi
Puisque son moi est amputé d’une partie
Perdue ailleurs dans le brouillard dru de l’absence.

Elle voudrait offrir à ses yeux lourds le sommeil,
S’habiller vertement du feuillage de l’ancêtre,
Recousant ses tiges des deux demis puis être ;
Soigner sa blessure vive et enfin en guérir,
Vivre enfin son moi plein avant que de mourir.

Hafida Olivès (Écrit en 2008)

Publié Le 6 décembre 2014 à 22h34 sur Atramenta

Le thé et le café








En hommage à la poésie populaire maghrébine,

voici un poème inspiré d’une vieille chanson
algérienne écrite par le poète
El Madani Torkmani (1815-1885)


Le thé et le café se querellent la première place

Las, s'en vont se plaindre chez un juge sage

Respectable pour sa loyauté qui demande d'exposer:

Qui de nous deux est aimé,  préféré,  meilleur?

Se plaignent amèrement irrités  les deux liqueurs,

Moi, le thé, boisson douce couleur d'or, j'apporte plaisir

Aux distingués, aux riches et nobles de toutes les contrées.

Avec mon arôme enivrant et particulier, je rends la santé

Où l'absinthe, la menthe verte et le gingembre fusionnent;

Siroté par les rois au milieu des prés, et les fleurs d'oranger,

Et par dessus les jasmins à l'ombre des terrasses des palais.

Toi Café, couleur noire tu évoques un morceau de charbon

Tu n'es qu'infusion  pour les propres à rien sans valeur

Châtié par le moulin, grillé sous les feux du brûloir !

Assez, bondit le café horrifié !Moi je suis le compagnon

De ceux qui veillent, hommes et femmes, joyeusement

Dans les mariages, je suis le seul qui soit de mise, convoité.

La nuit et moi avons la couleur de l'ambre, un vrai régal

Pour les yeux, la pensée le bien être du corps et de l'âme.

Vois, comme ton teint est jaunâtre, telle une souffrance

D' une vieille femme rongée par les peines de la maladie.

Moi, j'accompagne aux soirées les  dames, les jeunes filles

Je suis pris dans les maisons, les coins  et les boites jolies;

Je calme les maux de tête, les fatigues de ceux en voyage;

 Lourdeur du crâne, faiblesse et sombre vertige, je soulage.
"
Cessez de vous disputer, s'exclame le juge calme et sage 

Grâce à vous les gens s'invitent et se rencontrent polis 

La réunion est détente, rehaussée, appréciée et embellie.

Dieu à la grandeur suprême, vous a  différemment crées

Et vous a donnés le privilège  d'un bon goût, un bel aspect

Vous êtes tous deux sirotés approuvés de bonne saveur

 La richesse étant diverse, à deux goûts, deux  couleurs." 

Fialyne Hafida Olivès
ou
Hafida Olivès

Ne touche pas à mon pays




Pourquoi murmures-tu la haine dans le cœur des enfants de mon pays, toi qui t'es exilé, toi que  a abandonné ta terre et qu'aux lointains rivages que tu as choisis, tu pleures des flots agrippé aux histoires des Djeddis ?
Djeddis qui d'histoires bernant d'une légende à une autre qu'il était une fois, une pierre, deux pierres, trois pierres  donnèrent  la vie à un enfant, deux enfants, trois enfants.... qu'elles nommèrent Guerre…

Mais viens donc voir mon pays, viens…
 Même s' il n'y a beaucoup de sous, pris par les viles mains des dessous, les hommes partagent tout par bout semant les valeurs de la liberté.
Viens donc, toi qui t'es exilé, viens…
Viens voir les enfants de mon pays, berbères, chaouis, espagnols, turcs tous Imazighens, tous libres, loin d'être enfermés dans une identité, s'ouvrant à leurs pareils, ceux qui veillent la terre de leurs pères, la terre qu'ils sèment et aiment.
Viens donc voir, toi qui t'es exilé
Toi que ta terre a abandonnée.
Toi qui arroses de mépris de tes histoires d'il était une fois djeddi,
Viens voir nos enfants fusionner, se tenir par la main de Tamanrasset à Béjaia, heureux d'être s'aimant et faisant au pays ses véritables enfants, viens, viens donc voir…
Voir notre beau ciel sourire sous un soleil chaleureux, sourire à tous ses Algériens qui n'ont pas de haine, ceux qui branlent le drapeau de l'universalité, dans le cœur, l'amour de l'humanité et dans l'esprit, l'hymne d'une Algérie unie.

Toi qui t'es exilé et qui attends sur ton divan, là-bas aux lointains rivages, que les autres travaillent, creusent, tournent, retournent la terre et sèment pour fleurir le pays, alors si tu ne peux t'investir, toi là-bas assis tranquille, reste là où tu es et ne touche surtout pas à mon pays.
Fialyne Hafida Olivès
ou
Hafida Olivès
Le 27 Juin 2009

 Traduction de Djeddi :
:* Mon grand-père ou mon arrière grand-père.
 

Mon village de Hafida Olivès








Bleu azur, se peint toujours  le ciel de mon tendre village
Reflet  de notre regard, laissant  les traces au passage,
Celle de ma famille enfuie ou présente, de mes ancêtres,
Mes véritables amis  qui m'ont vu naitre, grandir et être.
 *
Ö combien de fois ai-je  foulé  tes rues et tes  quartiers ?
En ton cœur,  la déesse mairie, l'église et la mosquée
 Piliers de la contrée, jouant à la ronde, côte à côte posées
 L'épicier, le café et le boulanger, s'alliant pour partager.
*
Mon village, tes maisons somptueuses créent le bonheur
Mauresques, grandes ou petites répandent les senteurs
De jasmins de jour et de nuit, de roses et de mimosas,
Les fruits et légumes du marché appelant  aux bons plats.
*
Que de melons,  de pastèques  et de raisins juteux en été
Des  blancs, des rouges, des verts, tout pour vous enivrer
Les figues et les dattes ambrées viennent à le couronner
Caressant les papilles des friands, s'empressant  à goûter.
 *
Et  Vendredi, jour sacré de prière, de sortie et de détente
Autour d'un couscous succulent les familles se rencontrent
Légumes cuits en vapeur  ou en sauces piquantes dosées
S'accompagne toujours de petit lait écrémé et bien caillé.
 *
 Que j'aime en toi cette ambiance mon puits de la Négresse !
De tes enfants joyeux,  amis et frères  unis  de ta tendresse,
 Ahmed ou Pierre, l'un ou l'autre caressent avec délicatesse
L'espoir de te maintenir mon village, éternisant ta sagesse.

(Fialyne est un pseudo)
 Hafida Olivès


Ne sème pas l'amer
Vois ce que rime mes vers
Lis mais pas de travers
Les mots de la mère
Fille de cette terre

Sous les jasmins d'Alger

 A l'appel du muezzin, le vieil homme est déjà debout

C'est l'aurore. Sa compagne s'étire, se lève de gestes lents.
J'entends ses pas, puis un ruissellement d’eau coulant.
Pour ses enfants, la vieille dame se dévoue.

Pendant que l’odeur des galettes se répand,
L'arôme du café embaume la maison.
Les oiseaux gazouillent en musique de fond
Et la véranda s’ouvre sur une table dressée qui attend.

Dans une corbeille à côté d'un plateau d'argent
Reposent des jasmins à pétales blancs.
Arrêt sur l’image d’un temps animé.

Dans les belles maisons mauresques de Birkhadem
 Prendre le petit déjeuner d'été ô que j'aime,
Sous la brise d’un matin frais et enchanté.

 
                                                                   Mon pseudo :  Fialyne
Mon nom et prénom : Olivès Hafida                                            

  le 27/02/2007

On l' appelle El Djazaïr





Elle a les yeux couleur des mille et une nuits
 Quand vient la lune vers le jour qui s'enfuit
 De ses cils, étreint la lumière du soleil
 Et peint bleu azur le toit de son vaste ciel, 
Le vert de la mer et ses blanches hirondelles
 Sur le tapis d'argent danse l'ombre des ailes. 
*
Elle ondule sur les eaux des oueds fiers 
S'époumone de l’air pur de ses palmiers 
De ses hêtres, ses pins et ses bons oliviers 
Toutes ses vignes et ses arbres fruitiers ;
 Sa peau mate d’une terre rouge et noire 
Se défend des vils vents des tristes soirs. 

Tel un désert ouvert, elle a l’esprit large 
Où l’endurance sur le sable en mouvance 
Roule en vagues de paix dans le silence 
Les bras accueillants aux hôtes étrangers 
Et les familiers, vivent dans le cœur, serrés 
Ainsi coule vraie l’hospitalité des sages.
*
 Elle a l’entendement sur chaque mot 
Brise d'orient tantôt latin d'occident 
Sans faillir berbère de tous les temps
 Elle émet de riches discours et en flots
 Répand de ses dômes et des murs des patios
 Les jasmins de Mazghena fleurant ses lots.
*
 Fialyne Hafida Olivès
ou
Hafida Olivès

 Mazghenna ou Elbahdja.appelations d'Alger

dimanche 3 février 2013

Relève la tête





Ma fille,  vois comme dans la vie latente
   Meurent à l’infini les jours d’attente…
    Quand, sur toi gisante, tombe la pluie,
   Perdue, effrayée dans ce temps qui fuit,
   Ton esprit erre cherchant un appui…
   Et ton âme triste s’endort dans la nuit.

   Tu rêves fort sous un ciel orné d’or,
   Toujours en vigie, tu guettes ton port,
   Il te protégerait des tempêtes.
   Comme tu espères « l’exhaustion » d’une quête,
   Oui un jour vrai, l’horizon tu verras,
   Lors émérite ta vie  deviendra

   S’écoulent ton temps en  rêves satins,
   Se parfument de roses et de jasmin,
   S’embaument tes heures de solitude.
   Dans un  voyage d’une autre altitude,
   Sur le fil de  l’illusion d’un vouloir
   Se nourriront tes jours…de grand espoir.

   Ma fille, comme étoile du matin,
    Relève la tête, ainsi par tes vœux,
   Ton regard intérieur maintient ton feu.
   Vois comment se redresse demain :
   Sérénité, joie et vie enfin !

Fialyne Hafida Olivès
ou 
Hafida Olivès
Texte écrit en 2008
    
   

La maladie du temps


La maladie du temps



N-a-t-on pas dit qu'il faut prendre l'argent où il se trouve
 Chez les pauvres,  car même s'ils n'en ont pas beaucoup
Ils sont les plus nombreux.


 D'une île  dite belle et bel asile
Des gens se considérant fort habiles
En  ont  fait une grande pièce montée
De pierres précieuses de couleur bleutées
De miel dégoulinant sur les parois
Tous s'en léchèrent en douceur les  doigts.

Le ventre creux, de  guerre et de crise
La faim engendrant la gourmandise
Et chacun de malice tenant et de main bien mise
Devint  gros et gras, dit-on la belle affaire,
Mangeant étrangement le tout jusqu’au ras
Sans penser aux plus pauvres du bas.

Les mieux servis ne pouvaient être que ceux
Qui  se tenant du haut du gâteau, eux,
Se goinfrant avec les leurs et leurs amis,
Ne laissant rien  aucune place à autrui.
Les autres, petits, n’avaient droit qu’aux restes
Si, dociles, répondant au moindre geste.
 

Mais le poids dépassant les normes et  l'âge
Il fallait une radio et l'analyse des sages,
Ces derniers virent une image bizarre,
Non pas une création en tout art
Mais un grand morceau de chair qui gêne,
Coincé dans le ventre pressant les rênes.

La découverte zoomant chaque partie
   Décela sans trop tarder une maladie
   l'horreur de la terre, des durs labeurs
   Et le vice du gain facile et du leurre.
   L'argent dit du bon  blé  sans moisson
   Poussa sur les branches du dur béton

 
   Que dis-je ? La  pire  maladie est l'argent
   Cet amour dont sont épris bien des gens
   Bat en vitesse dans le cœur des coffres-forts
   Se multiplie le jour et la nuit au delà des ports
   Par l'effort des bras usés des pauvres
    Qui ne gagnent que deux sous en dessous..

Fialyne
 Hafida Olivès 
ou 
Hafida Olivès