mercredi 6 février 2013

Le thé et le café








En hommage à la poésie populaire maghrébine,

voici un poème inspiré d’une vieille chanson
algérienne écrite par le poète
El Madani Torkmani (1815-1885)


Le thé et le café se querellent la première place

Las, s'en vont se plaindre chez un juge sage

Respectable pour sa loyauté qui demande d'exposer:

Qui de nous deux est aimé,  préféré,  meilleur?

Se plaignent amèrement irrités  les deux liqueurs,

Moi, le thé, boisson douce couleur d'or, j'apporte plaisir

Aux distingués, aux riches et nobles de toutes les contrées.

Avec mon arôme enivrant et particulier, je rends la santé

Où l'absinthe, la menthe verte et le gingembre fusionnent;

Siroté par les rois au milieu des prés, et les fleurs d'oranger,

Et par dessus les jasmins à l'ombre des terrasses des palais.

Toi Café, couleur noire tu évoques un morceau de charbon

Tu n'es qu'infusion  pour les propres à rien sans valeur

Châtié par le moulin, grillé sous les feux du brûloir !

Assez, bondit le café horrifié !Moi je suis le compagnon

De ceux qui veillent, hommes et femmes, joyeusement

Dans les mariages, je suis le seul qui soit de mise, convoité.

La nuit et moi avons la couleur de l'ambre, un vrai régal

Pour les yeux, la pensée le bien être du corps et de l'âme.

Vois, comme ton teint est jaunâtre, telle une souffrance

D' une vieille femme rongée par les peines de la maladie.

Moi, j'accompagne aux soirées les  dames, les jeunes filles

Je suis pris dans les maisons, les coins  et les boites jolies;

Je calme les maux de tête, les fatigues de ceux en voyage;

 Lourdeur du crâne, faiblesse et sombre vertige, je soulage.
"
Cessez de vous disputer, s'exclame le juge calme et sage 

Grâce à vous les gens s'invitent et se rencontrent polis 

La réunion est détente, rehaussée, appréciée et embellie.

Dieu à la grandeur suprême, vous a  différemment crées

Et vous a donnés le privilège  d'un bon goût, un bel aspect

Vous êtes tous deux sirotés approuvés de bonne saveur

 La richesse étant diverse, à deux goûts, deux  couleurs." 

Fialyne Hafida Olivès
ou
Hafida Olivès

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