samedi 26 octobre 2024

Tu seras libre ô liberté

 

Tu seras libre ô liberté

Tu seras une fleur aux pétales blancs de jasmin ou de rose, une senteur embaumant les demeures, une douce brise caressant les âmes solitaires en pleurs.

 

Tu seras un éclat de lumière pour ceux noyés dans l’abîme, un rayon réveillant les matins pour les rendre heureux sur terre.

 

Tu seras la joie qui ôte l’ennui dans les cages d’or des oiseaux aux ailes soyeuses ne sachant plus s’envoler ni battre l’air.

 

Tu seras la clé des portes scellées, un déroulé de blés sur les terres damnées, un ciel ouvert pour tout être longtemps cloîtré.

 

tu seras l’espoir dans ces pays perdus, une force aux bras faiblis, figés dans le temps et restés sans pouvoir.

 

Tu seras le courage, celui qui te murmure de te relever après chaque chute, celui qui te donnera l’envie de recommencer, te reconstruire et continuer sans haine et sans rage.

 

Tu seras le droit de vivre et d’être, tu seras belle et libre ô liberté, tu seras une étoile scintillante dans le ciel du pauvre démuni, dans la nuit d’un enfant qui pleure, ô larme cachée au fond des cœurs.

 

Fialyne

Hafida Olivès

Quand danse l'abeille

 

Quand danse L’abeille

Ne croyez surtout pas qu’elle se perd

Quand elle tourne en rond dans les airs

Non, c’est d’une découverte qu’il s’agit

Du pollen qu’elle avise ses amies .

 

Elle adopte les temps de la cadence

En ronds et en huit, frétille et danse

Mais quelle fréquence a notre abeille

Pour qu’ainsi accourent ses pareilles ?

 

La nature a des secrets qu’elle sait

Pour les uns , les autres un bienfait

Le miel étant un remède qui nourrit

Pour Terre fleurie sommons la vie.

 

Hafida Olivès

Date de publication sur Atramenta : 5 mai 2016 à 23h32

samedi 19 octobre 2024

Comme un écho du temps

Comme un écho du temps


Balles et chaînes de fer ficellent les destins

Il y a longtemps qu’ils traînent leurs pieds,

Dans les sables s’inquiètent du chemin

Et la vie pleure encore sous le palmier.

 

Ils sont là ces corps en tenue de glace

Et tant d’audace, sur cette photo jaunie,

Lourdement armés et l’air coriace

Par devant le gris une enfant a surgi.

 

Où cours-tu petite fille apeurée ?

Robe de sang, peur bleue et misère

Freinent ta vie aux vils freins du temps

On ne vit pas dans les camps ciblées.

 

Réduite en pierre, elle n’a plus de cœur

Mais qui es-tu toi qui t’octroies des droits,

De tes mille bras tu dresses le malheur,

Quand le sable te file entre les doigts ?

 

Tâche minime au sein de l’univers

L’enfant ressent l’effroi des êtres blasés

Dehors, tempêtes et orages sur la mer

Des corps poussent, ils seront bientôt nés !

 

D’autres jaillissent du ventre des troupes

Une parodie, comme un écho du temps

Les dents aiguisées invisibles à la loupe,

Rien n’excuse le malheur des enfants.

 

 

Fialyne

Hafida Olivès

Date de publication sur Atramenta : 22 octobre 2016 à 9h44 

Le poète et le docteur

 

Le poète et le docteur

Docteur, je tousse, je suis souffrante !

Ah, que j’examine le fond ce qui vous hante,

Vous serai-je alors habilité d’une ordonnance ?

Je vois bien dans le cœur une affection

Émanant du refus infligé à la raison

L’esprit étant fébrile, de haute température

Trace sur votre âme bien des ratures.

Est-ce grave docteur, j’ai une inquiétude ?

Je me sens mal bien perdue dans ma vie

Au fond de ma voix les mots se coincent

Nauséeux, ils me piquent et me pincent

J’ai mal. Qu’on me soulage et que ça cesse !

Alors, je vous prescris l’infusion de l’oubli

À prendre en plusieurs fois sans préavis

Sortez de votre rêve et allez vers la vraie vie

Car vous souffrez d’une angine aiguë de poésie.

***

La santé du poète repose sur les mots

Quand insensés, engendrent des maux.

Fialyne Hafida Olivès

samedi 12 octobre 2024

Pleure, petite, texte écrit en 2008







Pleure, petite
 Qu'as-tu petite fille à bouder dans ton coin ? 
 Tu sais que je remuerai le monde pour te rendre le sourire, 
 Te voir courir…
 Jouer et battre des ailes.
 T'envoler, te rendre heureuse…
 Me rendre heureuse…
 Regarde-moi, mais regarde
 Tu as fait de moi une femme triste. 
 Je suis la mélancolie…
 Couronnée par le temps …
 Ce temps qui savait que jamais il ne reviendra
 Me figeant là depuis tes six ans… 
 Parti au ciel sans te prévenir 
Tu m'as…
 Tu m as empêchée de grandir, 
 De vivre
 Mon moi est figé. 
  Entravant la femme que je devrais être. 
 Petite, n'es tu pas moi et ne suis-je pas toi?
 Regarde-moi, ta tristesse me déchire, me lacère,
 me découd, elle me défait de l'essentiel 
Et je ne peux plus vivre.
 Envie de rien. 
Je reste collée à ton humeur
 Cherchant mille et un moyens de te satisfaire… 
 Petite, contre le destin on n' y peut rien.
 C'est écrit, c'est écrit… 
 Mais qui peut écrire une telle souffrance?
 Que se brisent toutes les plumes et les crayons
 Qui tracent d'horribles sillons dans la vie 
 Pour creuser de tels cratères dans les cœurs,
 Dans ton cœur
 Le mien…
 Tous ces regards que je saisis par-ci et par là, 
 Bien gentils hélas n'ont pu remplir son manque, 
  Infernal vide ! Et, nous restons, toi submergée de colère
 Et moi sirotant des verres d'absence 
Puis en patience, je balance, balance..
 Pour que le temps passe,
Que les choses changent
 Mais le temps ne passe pas. 
Combien ai-je imploré Dieu,
 Tâtant dans le gris de l'hiver,
Un signe pour revoir un bout de ton père. 
 Il avait sur le visage cette grisaille brumeuse,
 D'un jour différent des autres, 
 Un jour où plusieurs mains le cercueil soulevé, 
Des pieds avançaient si vite, si vite
 Sans te laisser le temps de comprendre… 
 Déjà il était à jamais plus là… 
 Ce gris pourtant, couleur de tristesse
 Reste celui de ses tempes sous tes caresses 
 Avec tes yeux d'enfant
 Posant ta main dans la sienne.
 Mais il n'est plus là ! 
 Ne me regarde pas ainsi Petite avec tes yeux hagards, 
 Ne me regarde pas….
 Seigneur,
 Que ce regard est triste!
 Colère… 
 Mais pleure, 
 Oui pleure une fois pour toute, pleure !
 Hurle à la terre cette peine qui te ronge,
 Te chipote, grignote le meilleur de toi chaque jour, pleure…
 Pleure, Petite 
 Sors ce sanglot coincé au fond de ta gorge, 
Pleure et libère-moi.
 Ne ressens-tu pas ma souffrance? 
 Ne boude pas, pleure 
 Pleure petite fille l'abandon 
 Le non retour
 L'absence 
 Il ne reviendra pas, 
 Jamais
 Alors vas-y 
 Pleure…
 Tes larmes ne seront pas une ternissure…
 Pleure pour mon apaisement 
 Mon soulagement. 
 Sors ce sanglot qui t'étouffe,
 Qui t'asphyxie, t'étrangle et te détruit. 
 Pleure
 Nul besoin de courage 
 Pleure 
 Libère-moi.
 Laisse-moi grandir. 
 S'il te plaît, petite, pleure…
 Et sors de moi,
 Petite

 Fialyne Hafida Olivès

Ce texte a été écrit en 2008 et publié sur Inlibro Véritas et Atramenta





Seule l'affection sincère efface l'absence d'un père ou d'une mère.

 




 

Bejaia


 

Prudence

Prudence

Qui a un toit de verre ne lance pas des pierres chez son voisin

La pluie tombe toujours plus fort sur un toit percé,

Et un mensonge est un saut du haut du toit !

 

Mieux vaut un « tiens » que deux tu l’auras

Et la main qui donne est meilleure que celle qui reçoit

Tout bon travail mérite bon gain.

 

Ne prends une promesse en monnaie comptant

Ni ne quitte le certain pour l’incertain,

Car en toute chose, il faut considérer la fin.

 

Avoir deux cordes à son arc est de mise

Quoique certaines précautions nuisent

Et se retournent vers les mains qui tirent.

 

N’oublie pas qu’un homme averti en vaut deux :

Des brebis au loup, ne pas donner

Le loup les mange, chacune comptée !

 

Plutôt la queue du lion que la tête du renard

Auquel il ne faut jamais se confesser,

Deux précautions ne sont pas à négliger.

 

Folle est la brebis qui au loup se confesse

Car de dos toute vue perçante cesse,

Prudence est mère de sûreté.

 

Il ne faut pas aller plus vite que le violon

Et ne pas confondre vitesse et précipitation,

Sachant bien que qui va à la chasse perd sa place.

 

Que de conseils laissés par les nôtres

Alors écoutons-les tout en enlaçant d’autres,

Puis avant d’agir tout bien mesurer.

 

Hafida Olivès

 

Date de publication sur Atramenta : 7 février 2017 à 10h11